Il y a une dizaine d'années, un jeune homme quittait ses parents et s'enfermait à l'internat du fameux Lycée Lakanal à Sceaux. Admis en hypokhâgne, classe mythique entre toutes, il va, officiellement, préparer le concours de l'Ecole normale supérieure. En vérité, il cherche la solitude, une sorte de renaissance. Ce qu'il trouve le refroidit d'abord ; des forts en thème, des filles inhumaines, des professeurs excellents mais des notes catastrophiques. Il apprend la déception, l'humilité. En fait, il n'est pas si seul. Dans ce purgatoire, il reconnaît les siens : Feu, Salamandre, Pamode, des «artistes» comme lui, profonds, libres, en souffrance. Avec eux, il ouvre son cœur, affermit son esprit, se jure de défendre à jamais l'émotion. La beauté si neuve de sa langue et la profondeur de ses analyses font du Lycée des artistes un superbe roman d'éducation, l'histoire d'une «vulgaire belle jeunesse».