Nulle part dans la maison de mon père

Éditeur: Fayard
2007407 pagesISBN 9782213635408
Français
Après plusieurs fresques historiques évoquant l'Algérie, Assia Djebar,
s'abandonnant à un flux de mémoire intimiste, nous donne son livre le plus
personnel. Elle ressuscite avec émotion, lucidité et pudeur la trace d'une
histoire individuelle dont l'ombre projetée n'est autre que celle de son peuple.
Grandissant entre deux mondes, entre un père instituteur et une mère
majestueuse qui lui fait découvrir la magie des fêtes féminines, une fillette
porte, en même temps qu'elle découvre le «monde des Autres» à travers
sa passion des livres et les confidences d'une amie de pensionnat, un
regard fasciné sur son époque : bals européens donnés sur la place du
village, prolétaires indigènes guettant dans le noir...
Lorsque la famille s'installe à Alger, la mère se mue en citadine à
l'allure européenne et l'adolescente entame une correspondance
secrète. Une histoire d'amour s'esquisse. Dans Alger où la jeune fille ne
cesse de circuler, après ses cours au grand lycée, elle s'enivre d'espace
et de poésie. Un an avant une explosion qui secouera tout le pays,
l'amorce de cette éducation sentimentale va-t-elle tourner court ?
Et la romancière de conclure : «Pourquoi ne pas te dire, dans un
semblant de sérénité, une douce ou indifférente acceptation : ne serait-ce
pas enfin le moment de tuer, même à petit feu, ces menues braises jamais
éteintes ? Interrogation qui ne serait pas seulement la tienne, mais celle de
toutes les femmes de là-bas, sur la rive sud de la Méditerranée... Pourquoi,
mais pourquoi, je me retrouve, moi et toutes les autres : "nulle part dans
la maison de mon père" ?»