"Je ne pense pas que, de ton vivant, tu aurais craché sur une soirée ici. Il t'y emmenait souvent, ton homme ? Il était beau ? Aussi beau que tu devais être belle ? On ne sait jamais de quoi demain sera fait, hein." Au début, ça lui plaisait de vivre en solitaire en compagnie des cadavres de ses concitoyens. Il leur parlait tous les jours. Pour se rappeler à quoi ressemblait une conversation, ou juste pour entendre le son de sa voix. Il avait son potager, son chien, une cité en ruine pour lui tout seul. Il était le maître et l'ami de tous ces morts qui jamais ne le contrariaient. Il se sentait en sécurité. En paix, et ne souhaitait pas que ça change. Il ne sait pas s'il doit se réjouir de l'arrivée de la fille. Elle est intelligente, sensuelle et vraiment vivante. La vie lui manque, maintenant, et il déteste ça. Parcé que les défunts, eux, ne font de mal à personne.