Une femme mariée à un aristocrate et qui découvre soudain qu'elle ne l'aime plus, qu'elle ne l'a jamais aimé ; une mère blasée qui, parvenue à la fin de sa vie, cherche à échapper à la désespérance ; un cheval de course, sorte de fauve dangereux, et deux domestiques aussi sauvages et taciturnes que l'animal dont ils ont la charge, tels sont les personnages de cet étonnant roman du grand écrivain anglais, où l'on retrouve brillamment dépeint l'univers qui lui est propre. Comme L'Amant de Lady Chatterley ou Amants et fils, cette fiction pathétique est aussi la chronique d'une époque, mais transfigurée, d'une part celle de la vieille Europe, Rome, Paris et Londres, de l'autre, celle de l'Amérique et de ses espaces infinis. Nous y découvrons la coexistence impossible de deux mondes : celui du luxe et de la richesse, libre mais désemparé, et celui des humbles, asservi à la nécessité, mais qui échappe du moins au néant par cette puissance de l'instinct qui est la religion de Lawrence.