Aux lendemains de la Seconde guerre mondiale, l'Organisation des Nations unies et l'arme atomique pouvaient laisser présager que les conflits ouverts étaient relégués dans un passé de violences définitivement révolu. En juin 1950, l'agression de la Corée du nord contre son voisin du sud, la république de Corée, ramène le monde à la réalité des principes clausewitziens où la guerre n'est que la continuation de la politique. La décision de l'ONU d'intervenir au profit du pays agressé avec des troupes fournies par les états membres et sous commandement américain, se traduit pour la France par l'envoi d'un navire de guerre puis, surtout, d'un bataillon de volontaires : le Bataillon français de l'ONU. Durant les trois années de guerre, trois mille hommes combattent sur le sol du Pays du Matin Calme, où deux cent soixante-deux laisseront leur vie. Intégré au 2^e Régiment d'infanterie de la 2^e Division d'infanterie (Indian-head Division), le BFONU combat à Wonju et Twins Tunnels dès l'hiver 1950-1951. Il obtient ses lettres de noblesse à Chipyongni (février 1951) où son comportement face aux Chinois lui vaut l'appréciation d'Héroïque Bataillon Français de la part du général MacArthur. Cette réputation ne se démentira plus tout au long de la guerre, durant la phase de mouvement (Putchaeul, Inje, Crèvecœur), comme durant la phase de guerre de positions (Arrowhead, Punch Bowl, etc.).