Le psychiatre Krafft-Ebing utilisa le mot «masochisme» pour nommer ce qu'il considérait comme une pathologie. L'oeuvre de Sacher-Masoch fut marquée par des scènes de son enfance, terreau fertile de son «masochisme» : les récits de sa nourrice, dans lesquels les femmes jouent un rôle prédominant ; sa tante humiliant et cravachant son époux ; ou fessant le jeune Léopold surpris en position de voyeur ; des prostituées ricanantes, des vagabonds enchaînés et passés à la schlague, tous les jours, sous ses fenêtres. Mais en réduisant l'homme à un concept, Krafft-Ebing a sans doute contribué à faire oublier l'oeuvre. C'est grâce au travail remarquable du philosophe Gilles Deleuze que Sacher-Masoch est aujourd'hui reconnu comme un grand écrivain. Théodora se venge de son ancien amant, un baron qui refusa de l'épouser et de faire d'elle une noble. L'Amazone de Prague affronte sur les barricades un major ennemi qui fut son amant, en temps de paix, et qui la trompa.